TEST JVC DLA-X5500
Voici le premier test en ligne du JVC DLA-X5500, modèle d’entrée de gamme du constructeur champion du contraste. Il est le successeur du brillant DLA-X5000. Après notre banc d’essai plus qu’enthousiaste du modèle amiral DLA-X9500 (positionné à 8990€), nous étions impatients de découvrir les progrès réalisés sur la dernière génération du projecteur DLA le plus vendu par JVC et benjamin de la fratrie.
PRÉSENTATION
Alors que beaucoup attendaient des nouveaux vidéoprojecteurs DLA de résolution UHD native (3840 × 2160 pixels) ou équipés d’une source lumineuse au laser, les ingénieurs de JVC ont préféré reconduire encore une fois des panneaux DLA de résolution 1080p associés à une source lumineuse à base d’une lampe UHP classique. La coque, qui en est maintenant à sa 6ème génération, conserve son bloc optique central. Il est entièrement motorisé, avec un système de décalage de l’image (le lens-shift) d’un battement vertical de +/-80% et horizontal de +/-34% pour aider à placer facilement l’appareil dans son environnement de projection.
Cette motorisation s’accompagne d’une capacité de mise en mémoire de la position du bloc optique, du passage d’un format d’image 1.78 ↔ 2.35 et du zooming (c’est ce qu’on appelle la mémoire de zoom), tout ça d’une simple pression sur la télécommande.
Il n’y a donc à première vue aucune différence par rapport au DLA-X5000 et la coque n’a d’ailleurs pas l’aspect laqué des X7500 et X9500. Le bloc optique est uniquement protégé par un cache plastique que l’on enlève manuellement (il est électrique sur les X7500 et X9500). Seule solution pour savoir que c’est un DLA-X5500 regarder à l’arrière de l’appareil pour découvrir la référence à l’arrière.
Les distances de projection sont les suivantes : Pour obtenir une base d’image de 2 mètres il vous faudra un recul compris entre 2m80 et 5m60 et pour une base de 2,50 mètres ces valeurs sont comprises entre 3m50 et 7m00 (minimum / maximum). Avec ses dimensions de 455 × 179 × 472 mm (Longueur/largeur/profondeur) et son poids de près de 15 kg, ce n’est pas vraiment un mini-projecteur !
La plupart des différences sont intégrées dans les entrailles de l’appareil. Le JVC DLA-X5500 utilise la 5ème version de l’E-shift pour simuler l’affichage d’image UHD-4K de 3840 × 2160 pixels.
Cette génération de vidéoprojecteurs est équipée d’une lampe de 265 Watts (référence PK-L2615) délivrant une luminosité de 1800 lumens (soit 100 de plus que le X5000). Elle est donnée pour une durée de vie de 4000 heures en mode économique et son coût s’élève à 499€.
La compatibilité HDR est présente sur les 3 nouveaux projecteurs de la marque. Elle offre une meilleure reproduction des lumières ainsi que des détails plus précis dans les zones sombres. Cette capacité HDR s’accompagne d’une connectique HDMI 2.0a (taux de transfert 18G) compatible 4K60P 4:4:4 avec support du protocole HDCP2.2.
Le DLA-X5500 passe automatiquement en mode image HDR dès qu’un signal HDR10 est détecté. Ce modèle est également compatibles avec la technologie HLG (Hybrid Log-Gamma), une nouvelle norme HDR pour le broadcast et les services de streaming.
La technologie de simulation 4K E-shift de JVC (contrôle multiple des pixels MPC) a été améliorée. Elle intègre un nouvel algorithme d’analyse dérivé du modèle haut de gamme de JVC, le projecteur 4K natif à source laser DLA-Z1, et assure une détection en diagonale plus précise entre les images pour les signaux de résolution Full HD et Full 4K. En résumé, pour créer l’illusion d’une image de résolution 4K, le dispositif MPC va venir décaler chaque pixel sur une distance en diagonale équivalente à 0.5 pixel.
De nombreux réglages images sont disponibles : ajustement des pixels, paramétrage en fonction de l’écran (255 modes), ajustement des gammas et gestion des couleurs grâce à un CMS sur 3 dimensions.
Le JVC DLA-X5500 offre une grande latitude de réglages pour s’adapter à tous les environnements de projection, avec un ajustement de l’alignement des panneaux à une échelle de 1/16ème de pixel. L’écran peut être segmenté en 121 zones afin d’ajuster parfaitement les propriétés colorimétriques. Enfin, le DLA-X5500 dispose du système Clear Motion Drive (interpolation d’images) pour faire entièrement disparaître le judder (saccades inter-image).
La connectique est particulièrement complète avec deux prises HDMI, un port Ethernet, une prise RS232 , une prise LAN et 1 port dédié à l’émetteur 3D. Les deux prises HDMI sont 2.0a avec HDCP 2.2 et sont compatibles avec les signaux suivants : 4K60p 4:4:4, 4K60p 4:2:2/36 bits et 4K24p 4:4:4/36 bits. La télécommande demeure fidèle aux générations précédentes avec son rétroéclairage jaune.
Enfin nous ne serions pas totalement complets sur les capacités du nouveau X5500 en omettant de vous parler de son logiciel de calibration automatique qui fonctionne avec une sonde Spyder Pro en chargeant le logiciel suivant :
Le DLA-X5500 est disponible en noir ou en blanc au prix public recommandé de 4499€.
Le kit 3D RF est en option (comprenant l’émetteur (PK-EM2)[à 99€] et deux paires de lunettes (PK-AG3) RF [à 149€]).
MENUS
Rien de nouveau sous le soleil, encore une fois. Les menus sont à l’identique de ceux des générations précédentes. Découpés en sous-section, ils prennent les appellations : « Qualité image, signal d’entrée, installation, affichage, fonction et infos ».
La plupart sera utilisée uniquement à la première installation, permettant de paramétrer les mémoires de zoom, d’intervenir si nécessaire sur le réglage d’alignement des panneaux pour corriger les dérives (qui viennent impacter la netteté de l’image), etc.
JVC offre également la possibilité de faire correspondre votre projecteur à un catalogue de plus de 200 écrans sauvegardés en mémoire avec l’option « type écran », mais c’est principalement avec le menu « Qualité image » que vous allez le plus faire joujou.
A travers ce dernier, vous aurez accès à quatre réglages de colorimétrie configurés en usine : cinéma, naturel, animation et HDR. Mais pour les compléter, vous pourrez les faire varier avec un riche choix de profils couleurs ou encore un réglage séparé des niveaux RVB Gain et Offset. Si le calibrage vous rebute, vous pouvez sélectionner directement des températures de couleurs prédéfinies.
La première innovation apportée par le X5500 en comparaison du X5000 consiste en l’apparition d’un mode dédié HDR automatique avec le support des gamma HDR10 et HLG (Hybrid Log gamma). Il est également possible de sélectionner un espace de couleur dédié aux images HDR, le BT2020.
Les possibilités de calibrage sont complétées par un CMS sur les 3 dimensions du gamut et un éditeur de gamma, ainsi que par des valeurs de gamma étalonnées en usine.
Autres options notables : la présence du MPC (autre sigle pour l’option de simulation 4K E-Shift de JVC) et, juste en dessous, l’aide à la fluidité qui porte l’appellation appropriée de réduction du flou. C’est dans cette partie qu’on retrouve la seconde nouveauté proposée par JVC et déjà déclinée dans le X9500 : le menu « Faible latence » qui, lorsqu’il est activé, vient abaisser le temps de retard entre la source et le diffuseur. Cette option est principalement dédiée aux gamers.
Pour la 3D, le choix se cantonne aux sélections auto, haut et bas et côte-à-côte.
Les menus de JVC sont complets et permettent dès l’entrée de gamme de répondre à toutes les attentes des amateurs de grandes images à domicile.
VERDICT TECHNIQUE
Bruit de fonctionnement :
Positionné à une distance de 0,50 mètre à côté du projecteur sur sa table basse et munis de notre sonomètre nous avons mesuré 29dB en mode lampe basse (limite de notre appareil de mesure) et 39dB en mode lampe haute. Le X5500 est un projecteur inaudible en mode économique.
HDMI Handshake :
Le principal reproche formulé aux vidéoprojecteurs JVC concerne la lenteur de la synchronisation HDMI. C’est malheureusement encore une fois le cas avec ce modèle ; il faut supporter un écran noir qui dure de 10 à 16 secondes quand on change de modes ou d’entrées.
Sensibilité à la qualité des câbles HDMI pour le support des signaux 4K :
Tous nos câbles HDMI en liaison avec notre console Xbox One S ont permis de faire transiter les signaux 4K, ce qui n’était pas le cas avec les projecteurs de la génération précédente(X5000/X7000 et X9000).
Netteté/Piqué/alignement des panneaux :
L’alignement des panneaux n’appelle aucun reproche, aidé par un bloc optique de qualité (une constante chez ce constructeur) ; nous obtenons une précision d’image similaire à celle du modèle haut de gamme, le X9500.
Fluidité (CMD Clear Motion Drive) :
Deux niveaux de réglages sont proposés : « bas » et « haut ». Notre balancier Burosch dans son mouvement de translation horizontal est exempté de défaut dans le niveau le plus faible. En revanche, le passage en mode haut s’accompagne de halos entourant les objets en mouvement.
Input lag (Jeux vidéo) :
Le défaut de la génération précédente pour laquelle nous avions mesuré des temps de retard allant de 130 à 193ms est maintenant corrigé. Une option baptisée « Faible latence » vient faire passer la mesure d’input lag de 154 ms avec E-shift activé à la valeur beaucoup plus tolérable de 36.2 ms. Un net progrès ! Les gamers vont enfin pouvoir envisager de jouer sur du projecteur D-ILA en bénéficiant de la force de leur contraste et ainsi profiter des jeux particulièrement sombres et torturés. C’est donc un très bon point pour le constructeur qui vient faire disparaître une des rares faiblesses de ses modèles à succès.
Artefact/bruit vidéo/uniformité :
Sur notre X5500 de test, l’uniformité est optimale, sans aucune trace de coins lumineux ou de point chaud (hot spot).
Overscan :
R.A.S. côté rognage sur les bords de l’image Mon Commandant : tous les motifs de notre mire de test sont bien présents dans le cadre de l’image. L’overscan est donc bien désactivé par défaut.
CONTRASTE ET LUMINOSITÉ
Nos mesures de luminosité ont été prises dans le plan de l’écran, senseur orienté vers le projecteur, à l’aide d’un luxmètre dans une salle non-dédiée (un salon classique aux murs clairs).
Pour le contraste, notre sonde était placée à 50 cm du bloc optique du DLA-X5500, capteur orienté vers le projecteur et non vers l’écran. Cette configuration vise à mesurer les performances du projecteur et non celles de nos deux écrans de tests (Lusocreen Home cinéma et Daylight).
Notre configuration de test ne permet pas d’obtenir un contrôle complet de la lumière à l’image de ce qu’il est possible de faire dans une salle de cinéma dédiée. Armés de ces informations, vous pourrez constater que malgré tout les performances en termes de contraste et de luminosité sont excellentes et en net progrès par rapport au DLA-X5000 précédent.
Le tableau ci-dessous reprend l’ensemble de nos relevés. Même en mode lampe bas, la luminosité dépasse les 1000 lumens avec des couleurs justes et un contraste natif proche de 18000:1 et qui s’élève à plus de 140 000:1 après activation de l’iris en mode auto 2. Saluons au passage, tout comme pour le X9500, la bonne gestion de l’iris dynamique dont la mise en œuvre ne s’accompagne pas d’effets visuels de pompage (baisse de la luminosité perceptible) pendant le visionnage d’un film.
COLORIMÉTRIE ET GAMMA
Nous avons mesuré les 3 réglages couleurs SDR paramétrés en usine : Cinéma, Animation et Naturel. À la différence du X5000, si le mode naturel du X5500 est certes le plus juste en sortie de boite, il présente un espace couleurs beaucoup plus large que celui des références REC709 recherchées.
Nous avons été obligés de passer par la case calibrage pour obtenir une température de couleurs de de 6376K, avec un écart deltaE de 1.7 et un gamma de 2.15.
Gestion HDR automatique :
Le HDR est correctement reconnu. Dès la détection d’un signal de ce type le X5500 commute automatiquement en mode image HDR. Nous avons toutefois été obligés de sélectionner manuellement l’espace couleurs correspondant (BT.2020).
Dans l’ensemble, le préréglage HDR usine qui s’active automatiquement représente une simplification importante pour l’utilisateur mais un ajustement des niveaux de noir et de blanc reste nécessaire pour ne pas avoir des noirs bouchés.
Nous vous positionnons l’ensemble de nos relevés ainsi que les valeurs RVB et CMS obtenues ci-dessous.
VERDICT SUBJECTIF
Rendu SDR :
Cette partie dédiée à nos impressions aura été établie après de nombreuses heures passées à visionner des films sur le X5500. A chaque nouveau JVC depuis le changement de lampe, tous les modèles nous ont produit le même effet, celui de l’image de cinéma à la maison parfaite.
En allumant un vidéoprojecteur JVC, vous n’aurez de cesse de lui faire projeter les passages les plus difficiles à retranscrire en vous disant que décidément seul ce constructeur est capable de reproduire les scènes nocturnes avec maestria.
Mais depuis l’avènement des X5000/X7000 et X9000 et l’utilisation d’une source lumineuse plus puissante, les JVC ne sont plus seulement des premiers de la classe en matière de contraste mais ils le sont également devenus dans le domaine de la luminosité.
Sur ces extraits issus des films : Seul sur Mars, Fury, James Bond Spectre, Mad Max Fury Road et Sicario vous pouvez découvrir toutes les qualités de l’image du X5500 : Luminosité, contraste, piqué, couleurs ; tout est là et sans avoir aucun compromis à faire.
Des couleurs bien équilibrées après juste quelques ajustements viennent parfaire notre constat. Ensuite, le spectacle ne sera nullement gâché par son bruit de fonctionnement : ce projecteur a aussi la suprême qualité d’être quasiment inaudible en mode lampe basse.
Rendu HDR :
L’activation automatique du mode HDR doit s’accompagner de la sélection du mode couleurs BT2020, sous peine de se retrouver avec une image HDR inadéquate. Une fois cette opération effectuée, nous avons redécouvert des extraits d’Xmen Apocalypse avec des couleurs hyper saturées et des noirs très profonds. Même constat avec Sicario bien qu’à un niveau moins spectaculaire que celui du film de super héros.
Le rendu HDR est en net progrès par rapport aux X5000/X7000/X9000.
CONCLUSION
Relativement à son aîné le X5000, les petites touches d’amélioration dont bénéficie le JVC DLA-X5500 sont plus qu’appréciables pour la dynamique d’image. Contraste et luminosité sont en progressions notables et les options permettant de réduire le temps de latence ainsi que l’automatisation du passage en mode HDR viennent contribuer à une expérience home cinéma entièrement réussie. Seule petite ombre au tableau, ces longues secondes avant de voir apparaître une image. Mais cela n’est pas si grave en contrepartie du plaisir visuel prodigué par ce JVC DLA-X5500. Encore une fois, le constructeur nippon fait mouche ; nous saluons la qualité de ce nouveau modèle par l’attribution d’un gold award PJHC.FR.
Nous avons aimé :
-
L’image
-
Le contraste
-
La luminosité
-
La fluidité 2K et 4K
-
L’input lag réduit
-
La précision d’image
-
Les menus complets
-
La discrétion de fonctionnement en mode lampe bas
Nous regrettons :
-
La synchronisation HDMI toujours aussi longue
-
Une colorimétrie qui pourrait être mieux ajustée en sortie de boîte
CARACTÉRISTIQUES (données constructeur)
Vidéoprojecteur 2D/3D Matrice D-ILA Full HD 3 x 0,7″ Résolution native : 1920 x 1080 pixels Technologie e-shift 4 (interpolation 4K) Résolution maximale 2D : 3840 x 2160 pixels Résolution maximale 3D : 1920 x 1080 pixels Niveau de bruit : 21 dB en mode basse consommation HDMI 18 Gbps avec HDCP2.2 compatible 4K 60p 4:4:4, 4K 60p 4:2:2/36 bits et 4K 24p 4:4:4/36 bits Compatible Control4 SDDP (Simple Device Discovery Protocol)
Fonctions d’image Compatible HDR10 (mode image HDR à détection automatique) Intelligent Lens Aperture Technologie Motion Enhance Clear Motion Drive (v3) Gestion des couleurs : 6 axes Picture tone Clear Black Technologie Multiple Pixels Control Paramétrage en fonction de l’écran : 255 modes Mode faible latence pour les jeux vidéo Mode Anamorphique Correction distorsion trapézoïdale Auto Calibration (l’utilisation de la fonction d’auto-étalonnage nécessite un capteur optique homologué par JVC, un logiciel JVC exclusif, un PC et un câble LAN) Masque écran : off / custom 1 / 2 / 3 Paramétrage manuel gammas Taille de l’image projetée : 60 à 200″ de diagonale (152 à 508 cm de diagonale)
Objectif Zoom motorisé 2x avec mise au point motorisée Longueur focale : 21,4 mm à 42,8 mm Ouverture : F3,2 à F4 Décalage de l’axe optique motorisé : +/- 80 % verticalement et +/- 34 % horizontalement, motorisé
Lampe NSH 265 W (PK-L2615U) Luminosité : 1800 lumens Durée de vie : 4500 h environ en mode basse consommation Rapport de contraste : 40 000:1 (natif) et 400 000:1 (dynamique)
Compatibilité Signaux vidéo supportés en entrée : 480p, 576p, 720p 50/60, 1080i 50/60, 1080 24/50/60, 3840 x 2160p 24/25/30/50/60 et 4096 x 2160p 24/25/30/50/60 (redimensionné à 3840 x 2160p) Signaux ordinateur : VGA / SVGA / XGA / WXGA / WXGA+ / SXGA / WSXGA+ Formats 3D supportés : – Frame packing : 720p 60/50, 1080p 24 – Side by side : 720p 60/50, 1080p 60/50/24, 1080i 60/50 – Top & Bottom : 720p 60/50, 1080p/24
Connectique 2x entrées HDMI (3D/Deep Colour/HDCP2.2) 1x RS232C Sub-D 9 broches 1x trigger 12V/100mA (mini-jack) 1x RJ-45 (service) 1x mini-DIN 3 broches (synchro 3D RF)
Généralités Consommation : 380 W (1,5 W veille en mode normal et 0,4 W en veille éco) Dimensions (lxhxp) : 455 x 179 x 472 mm Poids : 15,4 kg
Cet article TEST JVC DLA-X5500 est apparu en premier sur Projection et Homecinéma.