TEST JVC DLA-X5900
Voici une surprise que nous réservions à nos lecteurs, le premier banc d’essai en français du tout nouveau vidéoprojecteur D-ila de JVC, le DLA-X5900. Ce modèle qui vient succéder au X5500 représente l’entrée de gamme d’une série de 4 appareils qui ont été dévoilés en septembre 2017 au salon IFA de Berlin. En effet le constructeur japonais remplace les X5500/X7500 et X9500 par les références suivantes : X5900/X7900/X9900 en y ajoutant un modèle anniversaire en rouge pour célébrer les vingt ans des panneaux D-ila, le 20LTD.
Ce nouveau banc d’essai est réalisé par Cédric Louis, journaliste de l’équipe de PJHC.FR mais également professionnel reconnu du calibrage avec sa société http://www.calibrage-ecran.com/.
PRÉSENTATION
Cette année encore, les ingénieurs de JVC ont reconduit les panneaux DLA de résolution 1080p associés à une source lumineuse à base d’une lampe UHP classique. La coque, qui en est maintenant à sa 7ème génération, conserve son bloc optique central. Il est entièrement motorisé, avec un système de décalage de l’image (le lens-shift) d’un battement vertical de +/-80% et horizontal de +/-34% pour aider à placer facilement l’appareil dans son environnement de projection.
Cette motorisation s’accompagne d’une capacité de mise en mémoire de la position du bloc optique, du passage d’un format d’image 1.78 ↔ 2.35 et du zooming (c’est ce qu’on appelle la mémoire de zoom), tout ça d’une simple pression sur la télécommande.
Il n’y a donc à première vue aucune différence par rapport au X5500 et la coque n’a d’ailleurs pas l’aspect laqué des X7900 et X9900. Le bloc optique est uniquement protégé par un cache plastique que l’on enlève manuellement. Seule solution pour savoir que c’est un DLA-X5900 regarder à l’arrière de l’appareil pour découvrir la référence à l’arrière.
Les distances de projection sont les suivantes : Pour obtenir une base d’image de 2 mètres il vous faudra un recul compris entre 2m80 et 5m60 et pour une base de 2,50 mètres ces valeurs sont comprises entre 3m50 et 7m00 (minimum / maximum). Avec ses dimensions de 455 × 179 × 472 mm (Longueur/largeur/profondeur) et son poids de près de 15 kg.
La plupart des différences sont intégrées dans les entrailles de l’appareil. Le utilise la 5ème version de l’E-shift pour simuler l’affichage d’image UHD-4K de 3840 × 2160 pixels.
Cette génération de vidéoprojecteurs est équipée d’une lampe de 265 Watts (référence PK-L2615) délivrant une luminosité de 1800 lumens (identique à celle du X5500). Elle est donnée pour une durée de vie de 4000 heures en mode économique et son coût s’élève à 499€.
Le JVC DLA-X5900 offre une grande latitude de réglages pour s’adapter à tous les environnements de projection, avec un ajustement de l’alignement des panneaux à une échelle de 1/16ème de pixel. L’écran peut être segmenté en 121 zones afin d’ajuster parfaitement les propriétés colorimétriques. Enfin, le DLA-X5900 dispose du système Clear Motion Drive (interpolation d’images) pour faire entièrement disparaître le judder (saccades inter-image).
La connectique est particulièrement complète avec deux prises HDMI, un port Ethernet, une prise RS232 , une prise LAN et 1 port dédié à l’émetteur 3D. La télécommande demeure fidèle aux générations précédentes avec son rétroéclairage jaune.
Le DLA-X5900 est maintenant disponible en noir ou en blanc au prix public recommandé de 3999€.
Le kit 3D RF est en option (comprenant l’émetteur (PK-EM2)[à 99€] et deux paires de lunettes (PK-AG3) RF [à 149€).
Tout ceci ressemble furieusement au JVC DLA-X5500 déjà testé mais alors où sont les différences apportées par ce X5900 ?
Les améliorations apportées sur la nouvelle série sont presque uniquement logicielles.
L’iris dynamique est maintenant disponible pour les signaux HDR. La correction gamma dynamique est destinée à améliorer l’efficacité du HDR en combinaison avec l’ouverture dynamique de l’iris. Théoriquement nos mesures devraient montrer une amélioration notable du niveau de noir, car le contraste dynamique était indisponible sur les modèles précédents. La configuration HDR est également censée être facilitée (Auto Switching HDR), et le niveau maximum (nits) HDR enregistré sur le Blu-ray peut maintenant être affiché. L’utilisateur peut donc configurer individuellement les couleur ou/et la luminosité des sources HDR.
L’ EShift 5 arrive dans sa version 5 avec ce que le constructeur appelle une meilleur gestion de la création de pixels. Par expérience, nous avons vu très peu de différences entre chaque génération d’E-shift, associé à un algorithme de netteté révisé, le « Multi Pixel Control », la netteté des détails est supposée avoir été améliorée.
JVC annonce également que la synchronisation HDMI a été améliorée et que l’input lag a encore été réduit. Le constructeur met également en avant que le chipset HDMI 18Gb/s intégré supporte des résolutions de couleur jusqu’ à 4:4:4:4:4 ou 36bit même à 50Hz et 60Hz. Il s’agit là d’un net avantage en 4K par rapport à Sony, qui est limité à 13,5 Gb/s.
MENUS
Rien de nouveau sous le soleil, encore une fois. Les menus sont à l’identique de ceux des générations précédentes. Découpés en sous-section, ils prennent les appellations : « Qualité image, signal d’entrée, installation, affichage, fonction et infos ».
La plupart sera utilisée uniquement à la première installation, permettant de paramétrer les mémoires de zoom, d’intervenir si nécessaire sur le réglage d’alignement des panneaux pour corriger les dérives (qui viennent impacter la netteté de l’image), etc.
JVC offre également la possibilité de faire correspondre votre projecteur à un catalogue de plus de 200 écrans sauvegardés en mémoire avec l’option « type écran », mais c’est principalement avec le menu « Qualité image » que vous allez le plus faire joujou.
A travers ce dernier, vous aurez accès à quatre réglages de colorimétrie configurés en usine : cinéma, naturel, animation et HDR. Mais pour les compléter, vous pourrez les faire varier avec un riche choix de profils couleurs ou encore un réglage séparé des niveaux RVB Gain et Offset. Si le calibrage vous rebute, vous pouvez sélectionner directement des températures de couleurs prédéfinies.
Le JVC DLA-X5900 offre un mode dédié HDR automatique avec le support des gamma HDR10 et HLG (Hybrid Log gamma). Il est également possible de sélectionner un espace de couleur dédié aux images HDR, le BT2020.
Les possibilités de calibrage sont complétées par un CMS sur les 3 dimensions du gamut et un éditeur de gamma, ainsi que par des valeurs de gamma étalonnées en usine.
Autres options notables : la présence du MPC (autre sigle pour l’option de simulation 4K E-Shift de JVC) et, juste en dessous, l’aide à la fluidité qui porte l’appellation appropriée de réduction du flou. C’est dans cette partie qu’on retrouve la seconde nouveauté proposée par JVC et déjà déclinée dans la série précédente : le menu « Faible latence » qui, lorsqu’il est activé, vient abaisser le temps de retard entre la source et le diffuseur. Cette option est principalement dédiée aux gamers.
Pour la 3D, le choix se cantonne aux sélections auto, haut et bas et côte-à-côte.
Les menus de JVC sont complets et permettent dès l’entrée de gamme de répondre à toutes les attentes des amateurs de grandes images à domicile.
VERDICT TECHNIQUE
Bruit de fonctionnement :
Nous avons mesuré le X5900 à 33dB en mode lampe basse et 38dB en mode lampe haute, ce qui est l’équivalent de son prédécesseur.
HDMI Handshake :
L’inconvenant des vidéoprojecteurs JVC concerne la lenteur de la synchronisation HDMI. Des progrès on été réalisés, mais encore une fois avec ce modèle ; il faut attendre une synchronisation s’étalant de 7 à 10 secondes quand on change de modes image ou d’entrées pour obtenir une image.
Netteté/Piqué/alignement des panneaux :
L’association d’un bloc optique de très bonne qualité avec un bon travail d’alignement des panneaux permet d’obtenir une image précise avec une netteté et un piqué de très bonne facture pour ce type de technologie à 3 panneaux.
JVC a également amélioré sa technologie « E-Shift » pseudo-4K – maintenant dans sa cinquième itération. Associé à un algorithme de netteté révisé, le « Multi Pixel Control » la netteté est supposée avoir été améliorée. Effectivement, une amélioration subjective semble être apportée avec l’ e-Shift 5 par rapport à la version 4.
Fluidité (CMD Clear Motion Drive) :
Le « Clear Motion Drive » est très efficace. Il interpole l’image de 50 Hz à 100 Hz et de 60 Hz à 120 Hz, ce qui a pour effet d’améliorer grandement la netteté de l’image (c’est intéressant pour le sport) et il est aussi opérationnel avec les sources 4K.
Input lag (Jeu vidéo) :
Input lag avec Low Latency : 41 ms
Input lag sans Low Latency : 121 ms
Artefact/bruit vidéo/uniformité :
La technologie Lcos donne généralement une image très uniforme. Le X5900 ne déroge pas à la règle, aucune apparition de coins lumineux comme cela pouvait produire par le passé ou point chaud (hot spot).
Overscan :
Aucun rognage de l’image, l’overscan est donc bien désactivé par défaut.
CONTRASTE ET LUMINOSITÉ
La mesure du contraste d’un projecteur est très difficile dans le cas ou l’écran est pris en compte. Le rôle joué par l’ environnement est très important (quantité de lumière réfléchie par les murs).
Notre salle est noire a 97% et les reflets sont réduits au minimum.
Dans la lignée de ses prédécesseurs, le JVC X5900 délivre un noir hors du commun. Comme sur les modèles précédents, le réglage « Ajustement noir » est à désactiver car il agit comme un dispositif de contraste dynamique et entraîne des répercussions négatives pour la reproduction précise de l’image.
COLORIMÉTRIE ET GAMMA SDR
Nous avons mesuré les réglages couleurs SDR paramétrés en usine : Cinéma et Naturel. Le mode naturel du X5900 est le plus juste en sortie de boite, ce qui n’était pas le cas du X5500. Après calibrage, l’échelle de gris est très précise, un gamma qui permet de donner de la profondeur à l’image, des teintes de peau justes et des noirs profonds et détaillés. La puissance lumineuse jumelée à la bonne précision de l’échelle de gris contribuent à la sensation de netteté accrue et le respect des tonalités de couleurs, même dans les faibles pourcentages de saturation. En SDR, ce projecteur ne souffre d’aucun défaut qui viendrait entraver une bonne restitution de l’image.
COLORIMÉTRIE ET GAMMA HDR
La prise en charge Ultra HD était déjà d’un très bon niveau sur la dernière génération JVC, cette année des progrès ont encore été réalisés avec un espace colorimétrique un peu plus large obtenu grâce à un filtre interne et un iris dynamique maintenant opérationnel en HDR. I
Les informations Max CCL et Max Fall contenues sur les disques Bu-ray Ultra HD sont maintenant affichées dans le menu info du JVC. Un chipset HDMI 18Gbps est intégré et supporte des résolutions 4:4:4 ou 36bit en 50Hz et 60Hz.
Avec le X5900, le résultat obtenu après calibrage est parfait, produisant une bonne puissance lumineuse, un très bon suivi du gamma ST2084 et un mappage de tonalité correct !
Une résiduelle faible n’est accessible qu’aux D-ILA ou SXRD, mais pas au DLP ! Malgré la forte hausse de la luminance, le niveau de noir reste le même. Pour profiter de tout cela, une pièce avec une luminosité ambiante très faible et un écran de base inférieure aux normes SDR sont nécessaires, sinon aucun intérêt, car la plage dynamique sera encore plus faible qu’en SDR…
Ci-dessous vous trouverez nos mesures comparées avec le JVC DLA-X5500.
VERDICT SUBJECTIF ET RENDU D’IMAGE (SCREENSHOTS SDR et 4K HDR)
Un jour dans la vie de Billy Lynn, ultra HD HFR 60fps est lu sans problème par le JVC grâce à son chipset HDMI 18Gbps.
Les photos qui suivent sont directement prises à partir de l’image projetée par le JVC DLA-X5900.
Rendu SDR :
RENDU HDR :
CONCLUSION
Ce JVC X5900 délivre une image fidèle en SDR sans réel défaut, mais c’est surtout avec les sources HDR qu’il se différencie des modèles précédents avec en traitement simplifié pour l’utilisateur final des signaux Ultra HD en acceptant tous les signaux UHD via son entrée HDMI. Il dispose également d’un Gamut qui couvre quasiment 100 % du DCI ce qui lui permet de diffuser des couleurs bien saturées. Un autre point important est sa faible résiduelle qui lui permet de restituer en HDR une plage dynamique (sur une base d’écran inférieure à 3 mètres, dans un environnement adapté) jusque là inaccessible a des projecteurs dans cette gamme de prix !
Nous avons aimé :
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L’image,
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Le contraste,
-
La luminosité,
-
La fluidité 2K et 4K,
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La précision d’image.
-
Les menus complets.
Nous regrettons :
-
La synchronisation HDMI toujours aussi longue.
CARACTÉRISTIQUES (données constructeur)
echnologie | D-ILA |
---|---|
Matrice | 0,7 pouce (1920 x 1080) x 3 (nbre. total de pixels: environ 6.22 millions) | Full HD |
Format des panneaux | 16/9 |
Résolution en 2D | 3840 x 2160 pixels (UHD) |
Résolution maximale en 3D | 1920 x 1080 pixels |
Traitement vidéo | Contrôle Multiple des Pixels | Auto-Calibration | Réglage manuel de la courbe gamma | Clear Motion Drive | Motion Enhance | Picture Tone | Mode Low Latency | Mode HDR | Système de gestion des couleurs avec codage 6 axes | |
Contraste | 40 000 :1 (Natif) | 400 000 :1 (Dynamique) |
Luminosité | 1800 Lumens ANSI |
Intervalle de luminosité | > 1500 lumens |
Compatibilité 3D | 3D Active |
Upscaling (Mise à l’échelle vidéo) | HDMI : Ultra HD 4K |
Ouverture Objectif | F3.2 – 4 |
Zoom | Zoom motorisé 2x avec mise au point motorisée |
Type de lampe | Lampe au mercure à ultra haute pression de 265 W | NSH 265 W |
Durée de vie de la lampe | Environ 4500 heures en mode basse consommation |
Référence de la lampe | PK-L2615U |
Lens Shift (Vertical / Horizontal) | ±80% sur l’axe vertical | ±34% sur l’axe horizontal (motorisé) |
Positionnement | Plafond Arrière, Arrière |
Distance de projection (mini / max) | 1.78 m (Grand angle) | 3.66 m (Téléobjectif) / 6.06 m (Grand angle) | 12.30 m (Téléobjectif) |
Base d’image projetée (mini / max) | 1328 mm / 4427 mm |
Diagonale d’image projetée (mini / max) | 60 » (152 cm) | 200 » (508 cm) |
Connectique | HDMI x2 (3D/Deep Colour/HDCP 2.2) | Port déclencheur x1 (mini jack, CC 12 V/100 mA) | |
Connectique informatique | 3D-Sync (pour adaptateur 3D), Port Ethernet, RS 232 |
Bruit de fonctionnement | 21 dB (Lorsque la lampe est en mode basse consommation) |
Consommation (Max / Eco / Veille) | 380 W / 0.4 W / 1.5 W |
Télécommande | Télécommande fournie |
Dimensions (L x H x P) | 455 x 179 x 472 mm (pieds et protubérance exclus) |
Poids | 15.4 kg |
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