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Après le succès phénoménal et mérité de son projecteur W1070, BenQ tente de récidiver en commercialisant pour la coupe de monde de football 2014 un dérivé de son modèle home cinéma. C’est dans ce contexte que le TH681 est arrivé dans notre salle de test. Il s’agit d’un projecteur équipé d’une puce DLP de Texas Instrument compatible 3D proposé au tout petit prix de 599€.
A ce tarif il n’est bien évidemment pas livré avec des lunettes 3D, il faudra en acquérir vous même. Nous avons d’ailleurs profité de l’arrivée de ce nouveau projecteur compatible 3D 144HZ triple flash pour essayer nos toutes nouvelles lunettes DLP-Link rechargeable de Volfoni, les Fit.
C’est donc un double test que nous vous proposons aujourd’hui avec l’évaluation du BenQ TH681 et celle des Volfoni fit. Sans plus attendre entrons donc dans le cœur de notre sujet.
![BenQ TH681]()
BenQ TH681
![Lunettes DLP-Link BenQ vs. Volfoni Fit]()
Lunettes DLP-Link BenQ vs. Volfoni Fit
PRÉSENTATION DE L’APPAREIL
Si le TH681 présente des similitudes avec le BenQ W1070, il a été conçu à partir d’un autre modèle de la gamme professionnelle, plus orienté présentation et éducation que home cinéma. Ce sera d’ailleurs une des constantes relevée par ce banc d’essai, ce modèle n’a pas oublié son origine et des oublis importants en matière de home cinéma viendront grever la note finale.
![BenQ TH681 face bicolore noire et gris]()
BenQ TH681 face bicolore noire et gris
Le choix de la double couleur noire et grise est plutôt réussi, il n’en va pas de même de la qualité de fabrication ou nous avons pu déceler quelques défauts d’assemblage sur la coque. Sur la photo ci-dessous, il est aisé de constater que le partie droite des panneaux est légèrement tordue.
Le projecteur intègre des hauts-parleurs qui permettent de transporter l’appareil avec soi chez des amis pour une soirée de championnat ou de coupe du monde enflammée.
![BenQ TH681 arrière]()
BenQ TH681 arrière
Le projecteur ne dispose d’aucun dispositif d’aide à l’installation de type lens-shift. L’ Optique dont le focus et le zoom sont manuels est protégée par un cache plastique qu’on enlève également manuellement. Pour obtenir une image de 2 mètres de base il vous faudra un recul compris entre 2 mètres et 3 mètres et pour 2 mètres 50, ce recul passe à 2 mètres 85 minimum et 3 mètres 75 maximum.
![Molettes de zoom et focus du TH681]()
Molettes de zoom et focus du TH681
La connectique est également chiche avec une seule entrée hdmi et les deux prises VGA viennent encore une fois nous rappeler que ce projecteur était à l’origine conçu pour projeter l’image d’applications bureautique.
![Connectique BenQ TH681]()
Connectique BenQ TH681
La télécommande dénote par rapport aux modèles home cinéma de la marque (les séries W1070, W1300, W1400 et WX1500). Elle est beaucoup plus petite, de couleur noire et ne dispose d’aucun rétro-éclairage, option qui est pourtant indispensable dans le cadre d’une séance de projection dans le noir. Elle dispose néanmoins d’un bon rayon d’action.
![Télécommande BenQ TH681]()
Télécommande BenQ TH681
Le projecteur est équipé de la puce DLP TI 4244 (très à la mode en ce moment) en dark chip 3 et qui supporte la 3D triple flash en 144hz. Pour projeter une image 3D, il faudra acquérir des lunettes DLP-Link compatibles 144hz, le projecteur ne propose pas de liaison sur radio fréquences de type Vesa 3D en revanche BenQ annonce une compatibilité avec les signaux 3D Tvplay de Nvidia.
Aucune paire de lunettes n’étant fournie avec le projecteur, il conviendra de les acquérir séparément. Nous avons donc saisi l’occasion pour effectuer une comparaison entre le modèle de la marque (BenQ) et les nouvelles lunettes Volfini Fit rechargeable sur port USB commercialisée à 69€ TTC.
![BenQ vs. Volfoni]()
BenQ vs. Volfoni
Le TH681 propose trois modes de gestion de la puissance lumineuse qui impactent directement la durée de vie annoncée de la lampe. Elle varie de 4000 heures en mode normal à 5000 heures en mode économie et peut monter jusqu’à 6500 heures en mode économique. Le projecteur dispose d’une garantie de deux années. Pour arriver à proposer ce projecteur au tarif hyper compétitif de 599€, BenQ a du procéder à quelques sacrifices par rapport au W1070 que l’on trouve aux environs de 700€. Exit la certification ISF et les menus dédiés, plus gênant le réglage dédié de l’échelle de gris disparaît des menus et bien évidemment n’espérez pas trouver sur ce modèle, un dispositif d’aide à la fluidité de type interpolation d’images.
ARCHITECTURE DES MENUS
Si les polices d’écriture et l’aspect austère des menus restent similaires à ceux des projecteurs BenQ que nous avons testé par le passé, nous trouvons quelques petites différences. La première vignette n’est pas dédiée aux réglages de l’image mais à la gestion de l’affichage et des menus particuliers à la projection en salle de classe , encore une conséquence de l’origine bureautique de l’appareil. L’ Option 3D ouvre sur tous les formats 3D supportés (trames entrelacées, côte à côte et haut et bas).
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Le menu image présent sur la seconde vignette donne accès aux pré-réglages de colorimétrie d’usine (présentation, lumineux, sRgb, cinéma et deux mémoires utilisateur). Nous y retrouvons les classiques modes luminosité, contraste ainsi que l’activation (ou non) du mode brilliant color. Pour avoir accès aux trois uniques températures de couleurs définies (normale, chaude et froide) il faudra obligatoirement activer le brilliant color. Alors qu’un CMS (Color Management System) sur 3 dimensions est bien présent, nous notons et regrettons l’absence de modes de gamma et d’un ajustement dédié des niveaux RVB.
![Mode image du BenQ TH681]()
Mode image du BenQ TH681
![CMS sur 3 dimensions]()
CMS sur 3 dimensions
Si le mode ISF n’est pas obligatoire il est dommage de constater que le constructeur a supprimer des outils basiques d’ajustement de la colorimétrie et du gamma, d’autant que par le passé BenQ a démontré son savoir-faire en la matière.
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Voici le reste des menus en images :
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RÉSULTATS A L’IMAGE 2D
![Image issue du Blu-Ray Oblivion et projetée par le BenQ TH681]()
Image issue du Blu-Ray Oblivion et projetée par le BenQ TH681
Sur nos passages de tests du Blu-ray d’Oblivion nous avons pu jauger de la qualité des couleurs, de la puissance lumineuse, de la netteté, de la fluidité et enfin de la qualité des noirs. La colorimétrie est naturelle avec les modes sRgb et cinéma, même si les couleurs manquent de saturation. Les autres modes usine sont beaucoup trop froid ou mal ajusté (tendance bleue pour le mode présentation et verte pour le mode lumineux). Si les couleurs restent globalement bien ajustées, la première impression laissée par le BenQ TH681 c’est un manque flagrant de piqué, l’image ressort trop douce et a nécessité un coup de punch à l’aide de notre lecteur Oppo et son traitement vidéo Darbee intégré. L’optique utilisée sur ce projecteur correspond bien au positionnement tarifaire, c’est du bas de gamme.
Notre pauvre Tom Cruise ne mérite pas un tel traitement et nous ne retrouvons pas ici la précision habituelle des projecteurs DLP.
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La puissance lumineuse est conditionnée à l’activation du mode Brilliant Color, vous arriverez facilement à plus de 2000 lumens avec ce projecteur à condition de la laisser activer, cette lumière génère en corollaire un mauvais rendu des noirs.
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Le BenQ TH681 offre donc une image lumineuse mais au détriment du contraste, mais comme il est prévu pour projeter des images de matchs de football dans des pièces non dédiées, il est normal que ces points ne soient pas améliorés par les concepteurs de l’appareil. Nous nous retrouvons donc avec des noirs qui tendent vers le gris et une absence de profondeur de champ particulièrement marquée dans toutes les scènes nocturnes d’ Oblivion.
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Enfin en terme de fluidité, on passe du mauvais à du très mauvais même avec des signaux 1080p24, le judder s’invite à l’image, les travellings sont une torture pour les personnes sensibles dont votre serviteur et l’auteur de cet article fait partie.
RÉSULTATS A L’IMAGE 3D
Ici nous avons pu comparer en direct le rendu des lunettes BenQ et des lunettes Volfoni. Toutes deux, sont des modèles 144hz et rechargeables sur port USB, mais l’avantage est déjà donné d’emblée au spécialiste des lunettes comparativement au constructeur de projecteur sur la sensation de confort. Les Fit sont douces et englobent le crâne sans l’oppresser alors que les modèles BenQ sont plus rugueux et rendent les longues séances de projection plus difficiles à supporter.
![BenQ à gauche Volfoni à droite]()
BenQ à gauche Volfoni à droite
![Volfoni à gauche BenQ à droite]()
Volfoni à gauche BenQ à droite
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En terme de ghosting ou plutôt d’absence totale de dédoublement d’image avec le TH681, elles font jeu égal. La 3D est propre sans aucune présence d’images fantômes. Le confort de vision est en revanche altéré par un judder trop marqué mais qui pour le coup est lié à l’absence de mode d’aide à la fluidité dans le projecteur, les pauvres lunettes n’y peuvent rien.
Nous avons utilisé des séquences de tests que nous connaissons bien du concert filmé en 3D de Peter Gabriel New Blood et là ou l’écart est vraiment visuellement perceptible entre les deux modèles c’est sur la profondeur de l’image et la disparation des dérives de colorimétrie générée par le flash de synchronisation du DLP-Link. Alors qu’avec les lunettes BenQ l’aspect de l’image est globalement gris, les Volfoni offre une meilleure profondeur de champ et un contraste renforcé sans sacrifier à la luminosité perçue derrière les verres.
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Image 3D BenQ
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Image 3D Volfoni
VERDICT TECHNIQUE
A l’aide de nos mires Burosh, nous avons tout d’abord tenté de comprendre pourquoi nous obtenions d’aussi mauvais résultats dans la précision de l’image. Rapidement nous avons pu déterminer à l’aide de nos mires de netteté que l’optique du TH681 est de mauvaise qualité et inadaptée à la restitution parfaite d’un signal 1080p. Si le centre de l’image ne présente pas trop d’aberrations chromatiques, cela devient nettement perceptible sur les bords avec des écarts sur les lignes supérieurs à deux pixels.
![Mire de netteté Burosh sur le BenQ TH681]()
Mire de netteté Burosh sur le BenQ TH681
En se rapprochant du centre de l’image les contours des lettres apparaissent floues et mal découpées.
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![Centre mire de netteté du BenQ TH681]()
Centre mire de netteté du BenQ TH681
Dès lors que nous nous éloignons du centre, des franges colorées de plus en plus marquées (signe d’une optique de mauvaise qualité) apparaissent sur les bords de l’image.
![Coin supérieur gauche BenQ TH681]()
Coin supérieur gauche BenQ TH681
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Vue rapprochée de l’angle supérieur gauche de l’image projetée par le BenQ TH681
Le constat est encore plus marqué à droite, cela fait bien longtemps que nous n’avions obtenu des résultats aussi mauvais.
![Image coin supérieur droit du BenQ TH681]()
Image coin supérieur droit du BenQ TH681
![Vue rapprochée coin supérieur droit]()
Vue rapprochée coin supérieur droit, plus de deux pixels d’écart sur les lignes.
Après l’évaluation de la netteté, nous nous sommes intéressés à l’uniformité de l’image en recherchant la présence de nuances colorées sur des fonds clairs (shading) ou encore du bruit vidéo également sur des parties claires de l’image qui sont souvent présentes après avoir activé l’option brillant color.
![Mire de gris pour rechercher la présence de shading sur l'image du TH681]()
Mire de gris pour rechercher la présence de shading sur l’image du TH681
L’image du BenQ est dépourvue de shafing et notre passage de l’Empire contre attaque montre un bruit vidéo contenu et discret sur le ciel qui entoure Luke Skywalker.
![Blu-Ray de l'empire contre attaque projeté par le BenQ TH681]()
Blu-Ray de l’empire contre attaque projeté par le BenQ TH681
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Brilliant color actif
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Nous vous recommandons de laisser l’option Brilliant color active, en effet en supplément de l’impact sur la luminosité, elle permet également d’intervenir sur la température de couleurs.
Nous avons également mesuré l’impact de cette option sur la luminosité, voici nos différents relevé (BC = Brilliant Color) :
2417 lumens 552 lux BC ON mode lampe normal
2378 lumens 543 lux BC ON mode lampe smart éco
1839 lumens 420 lux BC ON mode lampe économique
823 lumens 188 lux BC OFF mode lampe normal
805 lumens 186 lux BC OFF mode lampe smart éco
613 lumens 140 lux BC OFF mode lampe économique
Meilleur niveau de noir : 0.11
Contraste : 1272:1
Malgré la présence d’une puce dark chip 3, le contraste mesuré reste plus que moyen et confirme nos impressions visuelles. Le BenQ TH681 ne dispose d’aucun iris dynamique pour améliorer ce constat.
Nous terminons notre tour d’horizon technique de ce projecteur par nos mesures de colorimétrie. Nous vous positionnons ici les mesures obtenues par les deux modes réellement utilisables dans le but d’une projection home cinéma à savoir les modes sRGB et cinéma.
Mode cinéma
![cie cinema th681]()
cie cinema th681
![benQ TH681 cinema bc on temp couleur normale]()
benQ TH681 cinema bc on temp couleur normale
Le diagramme CIE en sortie de boîte est beaucoup trop restreint et aucun CMS ne pourra venir corriger cet état de fait, la luminance en revanche peut être corrigée. En sélectionnant la température de couleurs normale après activation du mode brilliant color on arrive à atteindre 6223k et un écart deltaE de 3.4, le gamma en revanche est totalement anarchique.
Mode SrGB
![CIE TH681 srgb]()
CIE TH681 srgb
![srgb benq th681 gamma rvb]()
L’espace couleurs du diagramme CIE est toujours beaucoup trop restreint, mais le constat est meilleur sur le gamma. Nous vous recommandons de sélectionner un des modes utilisateurs de partir de la base du mode sRGB, d’activer le brilliant color et de sélectionner la température de couleurs normale pour atteindre une image avec des couleurs proches de celles voulues par le directeur de la photographie du film que vous souhaitez projeter, faute d’un réglage dédié des niveaux RVB et d’un éditeur de gamma il vous sera difficile de faire mieux.
Enfin nous terminons notre tour d’horizon par la recherche d’images fantômes à l’aide de nos mires 3D 1080p Burosh. Nous avons utilisé les deux paires de lunettes BenQ et Volfoni pour cela et notre constat est similaire sur les deux modèles : zéro ghosting.
![Volfoni canal gauche]()
Volfoni canal gauche
![Volfoni canal droit]()
Volfoni canal droit
![BenQ canal gauche]()
BenQ canal gauche
![BenQ canal droit]()
BenQ canal droit
CONCLUSION
On pourrai résumer ce test en disant que l’on ne gagne pas à tous les coups, le TH681 est bien loin d’atteindre la qualité du modèle à succès du constructeur le W1070. Avec un tarif actuel de 599€ chez des grands noms de la distribution il peut présenter un choix intéressant effectivement pour projeter des matchs de football dans un salon aux murs blancs, mais si vous recherchez une image précise, fluide et contrastée, le BenQ TH681 n’est définitivement pas fait pour vous. Il nous reste à tester son modèle concurrent qui devrait bientôt arriver chez vos revendeurs, l’ ACER H6520BD en espérant que ce projecteur sera plus apte à projeter différents types de programmes et donc dédié au home cinéma, ce qui n’est pas le cas du TH681.
Nous avons aimé :
Le design
Les hauts-parleurs intégrés
La 3D sans ghosting
Le prix
La luminosité
Nous avons regretté :
Une optique bas de gamme
Le contraste
Les couleurs
L’absence de gestion du gamma
Une origine bureautique trop évidente
La fluidité
La qualité de fabrication
Une télécommande non éclairée
![BenQ TH681 face avant]()
BenQ TH681 face avant
Rappel de ses principales caractéristiques (données constructeur)
- Projecteur DLP 3D 1080p
- Puce TI 4244 en DarkChip 3
- Roue chromatique 4 segments
- Contraste : 10 000:1
- Luminosité : 3000 lumens
- Zoom 1,3x
- Correction trapèze
- Connectique : 2 prises HDMI 1.4, D-Sub 15, Composite, RCA, Mini-jack, USB, RS-232
- Durée de vie de la lampe : 4000 à 6500 heures
- Garantie deux ans
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